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Vies de Poches

16 avril 2011

House Warming

Samedi 15 avril - 10h14 : les déménageurs ont 14 minutes de retard. Remarquez, ce n'est pas très grave parce que personne n'est encore arrivé. Nathalie avait prévenu qu'elle passerait chez le traiteur pour son dîner de ce soir mais je pensais pouvoir compter sur Fabien, toujours très ponctuel. Je n'allais pas rater une occasion de dénigrer les "amis" de Bruno. Trop occupé à embrasser sa mère, je me permets de lancer :

- Pour le coup d'envoi d'un match de foot, ils sont toujours là une demi-heure trop tôt, mais pour venir donner un coup de main à un vieux copain de médecine, il n'y a plus personne.

Au lieu de surveiller ma montre, je préfère veiller au bon déroulement du déchargement. Ces Gentlemen Déménageurs ressemblent davantage à des bénévoles de chez Emaüs qu'à des professionnels ! et je crains subitement que mon assurance MoveAssur ne palie pas à la casse qui s'annonce. Toute ma vie. C'est toute ma vie que renferme ce camion... Finalement, c'est pas grand chose. Mais, la maison que nous avons quitté sans regret, c'était pas grand chose : un trou à rat. Ma vie ne peut se résumer à un seul camion. Je dirai aux autres que le reste est au garde meuble...

Ma belle-mère s'approche - enfin - de moi et me tend sa joue détendue par les années pour recevoir un baiser qu'elle ne me rend jamais. Je sais qu'elle désapprouve ce déménagement qui nous éloigne d'elle encore un peu plus. Enfin, qui éloigne d'elle son FILS.

Bruno invite sa mère à prendre un thé à l'intérieur. Je fulmine. Pourquoi faut-il que mon mari se sente toujours obligé d'être trop poli. Plutôt mettre ça sur le compte de sa légendaire flemme. Je vais devoir encore tout superviser.

Les graviers crissent enfin à l'arrivée des retardataires. Inutile de regarder ma montre, tout mon planning est décalé. Les Pieds Nickelés ! évidemment, ils ne refuseront pas le café quitte à enjamber la montagne de cartons qui leur barre la porte. D'ailleurs, l'Abbé Pierre serait très fier de voir la reconstitution de la Tour de Pise que ses recrues ont fièrement érigée sur mon allée.

Fabien, Stéphane et Yvan m'embrassent avec enthousiasme sans la moindre excuse pour leur retard et s'empressent de rejoindre Bruno dans ce qui sera bientôt l'écrin de mon ThermoMix.

Je dois m'y resoudre, il faudra faire avec. L'équipe est au complet, quelle équipe... Encore aimable, je me permets de leur rappeler la raison de leur présence en ces lieux et je pousse un soupir de soulagement à la vue du premier carton passant le pas de la porte. Comme si, avec ses revenus de médecin, Bruno, n'aurait pas pu payer la remise en place des meubles et des cartons dans la maison. "Tu vas voir, ça va être drôle ! on passera un bon moment tous ensemble, ça nous rappellera nos années d'étudiants !" je l'entends encore ! Des enfantillages tout ça ! D'ici 2 ou 3 cartons, ils commenceront à parler de l'apéro et du match de la veille. Suis-je la seule à avoir remarqué que le ciel s'assombrit ?

 

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